Au
hasard de mes lectures, je viens de refermer un ouvrage sur la
Chevalerie et à bien y réfléchir, le golf emprunte bon nombre de
qualités d’âme à la chevalerie dès lors que l’on essaie de découvrir
ce que ce jeu cache en son sein.
La chevalerie avait son code d’honneur et nul chevalier ne
pouvait s’en affranchir sans risquer, non seulement son honneur,
mais aussi, celui de sa descendance. C’est ce code qui rendait si
flamboyant les combats, sans retraite possible. L’issue ne pouvait
être ailleurs que sur la lice et plus encore que la force physique,
c’est au niveau de la force mentale des combattants que se mesurait
l’idée que pouvait se faire un chevalier sur « le jeu qu’il
pratiquait ».
Pour en revenir au golf, si l’on veut bien dépasser le stade de
frapper une balle pour un objectif déterminé et que l’on « imagine »
son jeu sur le parcours en faisant appel à ce qui est au plus
profond de nous, alors bon nombre de post traitant des défauts les
plus courants n’auraient plus courts.
Il ne s’agit pas de verser dans le mysticisme, non, épargnez nous
cette remarque, mais essayez plutôt de découvrir ce que ce jeu exige
de notre part pour qu’il puisse nous ouvrir la porte de ses
secrets.
On a coutume de lire et donc on sait, que le golf est au moins
50% mental mais pourtant on s’obstine à parfaire notre technique
pour aller plus loin, toujours plus loin.
Une fois un certain bagage technique acquis, ce sont les aspects
mentaux qui doivent pris en compte pour continuer notre quête du
Graal golfique ; enfin, pour ceux qui ont choisi cette voie, bien
sûr !
C’est ici que l’on peut, à nouveau, avoir recours aux analogies
avec les comportements types de la Chevalerie.
La plupart des écoles de pensées modernes, en grande majorité,
issues des premières heures du yoga, et se proposant de renforcer
nos qualités mentales, n’offrent que des artifices pour masquer nos
peurs, nos hésitations, face à certaines situations difficiles du
jeu.
Il faut aller chercher bien au-delà des notions de concentration
et de visualisation, pour atteindre les forces ou puissances
mentales qui peuvent sublimer notre jeu.
Les chevaliers ‘vivaient’ leur combat au travers du code
d’honneur qui leur était commun.
Pour le golf, si nous voulons toucher au sublime que ce jeu nous
propose, nous devons ‘rentrer’ dans le jeu lui-même : cela signifie
rechercher cet état mental issue de nos plus profondes convictions
pour ce jeu, pour ‘vivre dans le jeu et selon son code’, et ne plus
être un spectateur.
Tant que nous demeurons au niveau du spectateur de notre jeu,
comme tout spectateur, nous ne pouvons qu’assister impuissants au
déroulement notre partie.
Les dispositions mentales que ce jeu exige, nous les avons en
nous, il faut seulement accepter de travailler ce domaine qui, on
peut en convenir n’est pas chose aisée, car le « yard » n’est pas
son unité de mesure.
Entrer dans Le Jeu, c’est faire corps avec le joueur qui est en
nous : nous identifier à ce Héros qui vit au plus profond de nous et
qui attend d’exister au travers de chaque chose exceptionnelle que
nous espérons réaliser.
Laisser vivre notre Héros intérieur, c’est l’unique chance de
pouvoir un jour connaître notre valeur, bien réelle cette fois.
Le golf est plus qu’un jeu, c’est un regard sur nous-même et
une mise à nue des valeurs qui font ce que nous sommes
réellement.