Voilà.

Je suis passé au Club-house UCPA du Tremblay, juste derrière la fourchette, à Champigny, clac, des euros dans la machine à boire et la canette tombe, le barman a juste à distribuer les jetons, pas pour les canettes, pour les balles jaunes.

Je m’installe donc au salon de cette délicieuse gentilhommière, jadis résidence d’été de la Pompadour du carrefour, pour me désaltérer après deux seaux, et là , surprise que vois-je posés sur la tablette : deux jumeaux.

Enfin, je veux dire deux piles de quasiment jumeaux, l’une à peine plus grande alors que l’autre est à peine plus grosse.

Je parle de deux magazines, vous me suivez, l’un se prénomme « Driver » et l’autre « Le journal du golf »

Même look d’aspect de loin, un joueur magnifique, genre 7I, en mieux, concentré, chemisette bleue de marque, pantalon sombre, matière souple, tissu choisi, le tout sur fond vert, lettrage jaune, lettrage blanc, bref, deux jumeaux.

Laurel et Hardy, quoi.

Une petite pile de chaque.

Comme neufs.

Manifestement, personne a osé y toucher, ou si, peut-être à peine à celui marqué « gratuit », mais la pile de celui marqué « 6 euros » est intacte.

Vous savez, il y a beaucoup de débutants au Tremblay, et quand on débute au golf, qu’on entre dans un club-house cossu, on ne sait pas trop quelle attitude adopter. On sait qu’on peut payer pour boire un coup, certainement, mais on a peur de salir les Chesterfields en posant ses fesses humides, et on ne sait pas ce qu’il faut toucher ou ne pas toucher quand c’est marqué payant. Il y a des règles, des usages, des arcanes, c’est compliqué, alors on observe les autres, ou on demande.

Bon, le gratuit, je le connais déjà, je sais qu’on peut toucher, mais le payant ?

Six Zorros tout de même… Le masque…

Je me dis que le mieux c’est de commencer mine de rien par le gratuit, c’est sans risques, et ça vaut la peine, zéro zeuro pour une mag sans prétention, format rustique, papier mâché qui ne mâche pas ses mots, plein de bonnes choses qui s’améliore à chaque numéro, on ne regrette pas sa non dépense.

Le « Journal du golf » s’est fait une place sur les présentoirs, on le voit de loin, il est beau il est bien, il est peuchère, et on attend chacune de ses parutions.

 

Mais bon, une fois achevée la lecture du gratuit, la pile de payants est toujours devant moi bien tentante.

Soucieux de ne pas froisser des susceptibilités ou de ne pas commettre d’impair (ce sont des soucis permanents pour moi…) je hèle le hâlé barman UCPA look fun, (sait jongler avec un 56 degrés) de manière à savoir si je peux empoigner quelques instants la chose nommée « Driver », à fin de consultation en vue d’un compte rendu critique mais néanmoins bienveillant dans la gazette forumisante qui…

« Pas de blème, me lance le hâlé hilare, c’est gratos ! »

Ah bon… Comme pour Greeny alors ? Et même pas besoin de sa carte vermeil ?

Génial.

Déja un bon point pour cette initiative généreuse.

Je repose donc « Le journal » à regret, et je grippe le précieux papier glacé du « Driver »

 

La couverture annonce la couleur sans ambiguïté : « Magazine d’achat ». Ca a le mérite de la franchise, et ça évite l’appellation plus banale de « catalogue mag ».

« Résolument différent » ? Chouette !

Voyons…

 

Comme j’aime bien les chaussures de golf, je suis allé direct à l’article en question, pour baver sur les modèles, splendides, ruineux, bon marché, toute la gamme, de belles photos, une galerie complète, un vrai régal pour l’amateur. Merci, vraiment.

Ca donne envie de casser sa tirelire, donc ici, l’objectif est atteint. En voyant ces petites merveilles, on comprend mieux la passion d’un Payne Stewart ou d’un Jimenez pour le sur mesures podologique.

Bon.

Problème, si on flashe sur des pompes à 399 euros, c’est un exemple, faut que je négocie avec ma femme, c’est ça ou son bracelet Hermès, ok, on flashe, mais où les trouver ?

Bigre… La dernière fois que j’ai cherché en magasin un modèle vu dans un magazine, j’ai téléphoné à 12 détaillants et visité quarante pro-shops sans trouver l’objet…

Mais où sont donc planquées ces merveilles ? Au Nevada Bob’s de Miami Beach ? Dans les réserves des sous-sols de Valderrama ?

Va trouver…

 

Allez, comme qui dirait, on en profite pour marquer une petite pause.

 

PUB.

RE-PUB.

 

Côté un peu plus « magazine », le « Grand Test » (copieurs…) sur cette étrange peuplade dénommée les Zibrides tient la route, et apporte pas mal d’infos, même si, erreur fatale, on a fait tester les clubs « dames » à des hommes… 

Là, vous allez vous faire des zamies…

Bon, moi j’ai jamais aimé les Zibrides, et réciproquement, mais c’est peut-être plus la faute de mon swing que du Zibride. Et puis je trouve qu’ils sont trop lourds en tête, donc augmentent les risques de tendinite. Mais bref, mes problèmes avec cette peuplade, c’est pas le sujet, revenons-y.

 

L’article « destinations lointaines » sur le Maroc démontre un bel effort pour sortir le contenu d’un aspect strictement « matos », mais hélas, c’est bien faible, et surtout, c’est un sujet qui est traité régulièrement, très régulièrement, en mieux, ailleurs… Souvenez vous de feu « Golf et tourisme », pourtant englouti dans l’apocalypse…

Repentez-vous !

 

L’article sur les réseaux n’a rien d’original non plus, mais pourquoi pas. C’est de la bonne info, bien complète.

 

La partie « catalogue » de votre magazine est bonne, mais ça, c’est facile.

La partie « magazine » de votre catalogue est moins bonne, mais ça, c’est difficile…

 

Pour cette partie « mag », vous devriez vous inspirer un peu plus de ce que fait votre « jumeau de couverture » dont je parlais au début. Voyez comme ils se décarcassent pour essayer de sortir un contenu original, différent de celui que proposent les magazines en place. Les petites « interview », faire découvrir des « personnages » du monde du golf, c’est intéressant, et ça plait beaucoup. Un peu d’actualité, même un tout petit peu…

 

Il y a aussi un petit défaut technique à corriger : de nombreuses photos de parcours sont visiblement « forcées » au niveau de la saturation des couleurs, ce qui donne un résultat « tape à l’oeil », assez désastreux parfois…

 

Lecture terminée, j’ai pas piqué le mag, je l’ai reposé à sa place, pour que tout Champigny et Nogent puisse tirer profit de ces saines lectures.

 

Outre le prix de six euros (quoique l’abonnement V1 comprises soit abordable, à condition de savoir jouer avec des ProV1…), je crois que vous avez deux points faibles qui hypothèquent votre avenir :

D’abord le fait qu’on trouve ce contenu « catalogue » sur de nombreux sites internet et dans d’autres publications, parfois jusqu’à l’over…swing…

Ensuite, le fait que la timide tentative d’inclure une partie « magazine » soit beaucoup trop faible et sans originalité par rapport à ce qui existe déjà, (mis à par ce « grand test », qui est plein de bonne volonté.)

 

D’une manière générale, aussi bien pour une publication que pour l’autre, on ne peut que regretter la quasi-absence d’humour, d’ironie, ou de franche rigolade… Tout cela est d’un sérieux… Papal…

Bon si, y a quand même deux trucs qui m’ont détendu les zygomatiques, chez vous, quand Wilson nous explique comment des petites bébêtes nanotechnologiques vont s’introduire dans nos têtes et dans nos manches pour nous obliger à driver long et droit, reste plus qu’à inventer les balles intelligentes et le trou est joué… (c’est déjà inventé ? Bon tant pis…)

Et dans « Le journal du golf » page vingt quand un doux rêveur révolutionnaire déclare je cite : «  Tout ce que je demande, c’est que la fédération cesse de penser qu’il n’y a que les gens formés dans les écoles fédérales qui peuvent enseigner le golf »

La vache…

Sur le coup j’ai cru qu’ils avaient interwievé Antonio, mais en remontant l’article en sens inverse, j’ai vu que c’était le PDG de l’Albatros. Pas l’Albatros du national, non, l’Albatros

Club de l’homme qui va les faire changer d’herbe…

C’est marrant… du moins si vous me suivez toujours…

Je sais bien que la rigolade fait rarement bon ménage avec le commerce (on n’est pas là pour rigoler…) mais bon, quand même…

 

Voilà.

Tout ceci dit, ce n’est qu’un premier numéro, qu’il faut le regarder avec indulgence et encourager de telles initiatives, et je suis certain que le contenu va s’enrichir et s’améliorer au fil des mois.

Le « Journal du golf » était franchement pas terrible au début, et puis « Golf Digest » s’est pas fait en un jour, hein ?

Je suis certain que vous bossez et que vous vous donnez du mal pour réussir quelque chose de bien, donc je pense qu’on peut en retour prendre la peine de vous lire et de vous adresser un petit mot en forme de commentaire et d’encouragement. (un petit mot, chez moi, c’est ça…)

 

Voilà qui est fait, et à bientôt pour le prochain numéro !

 

PM avril 2005