Penser positif
La Vaucouleurs, 18 de la rivière. Un court par 4, pas vraiment
difficile.
J'ai une carte correcte, faut juste finir sans se déchirer.
Je me mets à l'adresse avec le driver, et
là, je me dis : " sur ce trou, tu peux en mettre partout, sauf à
gauche"
Et vlan, gros pull bien bloqué pleine
gauche, la balle bien enfoncée dans le rough limite obstacle d'eau, juste
derrière un truc touffu qui ressemble à un saule pleureur, je pleure.
Là, je me dis : "Sur ce coup, tu peux
tout faire, sauf une grosse gratte qui va te laisser dans le rough"
Donc je prends mon fer 4 grip court, comme
Ballesteros à 22 ans, balle pied droit pour passer habilement sous les branches
du saule (c'est dingue ce que ça peut descendre bas des branches de saule...)
je frappe très fort en direction du green, et en ne levant pas la tête (j'ai
pris des cours pour ça...)
Le club se plante dans l'herbe en
gémissant, la balle franchit la distance phénoménale de douze mètres, et se
retrouve enfoncée dans le rough, cette fois, bien profond.
Mais le saule est derrière moi !
Ouéééééééééééééé !!
Là, je me dis : " Cette fois, tu as
retenu la leçon, ne tente pas le green, il y a un énorme bunker dans la ligne,
tu risques de te plugger..."
Je prends mon fer 9 et je vise le drapeau.
C'est tentant, il est pas très loin le
drapeau, et puis dans ma tête, j'ai fait un rapide calcul : Faut que je
rattrape mes deux erreurs précédentes avec un coup génial, ensuite un putt, et
peut-être le par... (je précise : MENTAL le calcul, évidemment... J'aurais eu
l'air fin avec un papier et un crayon...)
Le golf, c'est tout du mental.
Le par...
Lève pas la tête.
Tchââââââââââck !!
J'ai même pas besoin d'attendre le
résultat. A peine contacté la balle, je sais qu'elle finira dans le bunker, et
là, j'ai tout bon, elle y va sans problèmes.
Penser positif, penser positif, vite...
J'ai lu des bouquins pour ça...
Je suis sûr qu'elle est pluggée, mais en
fait, elle l'est pas !
Ouéééééééééééééé !!
Positiver.
Toujours.
Garder le sourire.
Que je me dis.
Je prends mon sand-wedge, et je me relâche
bien des bras et des épaules. J'ai fait du yoga pour ça. Penser positif. Tout
en confiance, laisser la tête de club accélérer dans le sable, et tout va bien
se passer...
Toujours avec ma tête (pas sur un écran, évidemment...)
je me projette des images mentales de sorties divines. Je revois en vrac le
serpent et Tony Jacklin, Bob Tway et Greg (pas Havret, l'autre) Azinger à la
Ryder et au Memorial... Ca devrait marcher. Faut pas rêver, mais une bonne
sortie, et tu sauves le bogey.
Je m'aligne à gauche, face ouverte,
j'ancre bien mes pieds, et là je me dis : "Fais gaffe, faut surtout pas se
crisper..."
Edited
by - patrick.micheletti on 28/07/2004 14:10:10